LAURENT LAMOTHE

De la nourriture produite en Haïti pour la consommation locale

En Haïti, nous sommes habitués à vivre dans l’adversité. Toutefois, la grande résilience du peuple haïtien ne doit jamais servir de prétexte à l’inaction pour le gouvernement, surtout en ce qui concerne la politique alimentaire. Trop d’Haïtiens et Haïtiennes ont faim. Même un seul, ce sera toujours trop ! C’est inacceptable. C’est dans cette perspective que j’ai inauguré le programme social « Ede Pep » en octobre à La Plaine du Nord. Nous distribuons plus de 50 000 paniers de nourriture par mois dans le cadre de l’initiative « Panye Solidarite ». Ces kits alimentaires sont constitués de riz, de maïs et de haricots – produits localement par des fermiers haïtiens lorsque c’est possible. Cette mesure s’ajoute aux programmes de distribution de repas dans les écoles, de restaurants communautaires, ainsi qu’à « Kantin Mobil », qui fournit des repas chauds aux enfants et aux adultes plus vulnérables, gratuitement ou à un prix extrêmement bas. Il s’agit là de mesures concrètes et immédiates. En situation d’urgence, comme à la suite du tremblement de terre du 12 janvier 2010 et plus récemment, de l’ouragan Sandy, l’aide alimentaire directe est nécessaire. Mais il faut aussi penser plus loin. Au-delà des dons ou des denrées reçus, Haïti doit développer une politique alimentaire orientée vers l’autonomie. Nous dépendons beaucoup trop des autres pays en matière de sécurité alimentaire. Près de 60% de nos aliments sont importés. Il nous faut penser long terme et favoriser le développement durable. Il nous faut devenir plus indépendants. Je souhaite ardemment que nous puissions réaliser des progrès concrets vers l’autonomie et l’autosuffisance, ce qui nous permettrait d’être encore plus résilients face aux catastrophes comme les tempêtes, les innondations ou les sécheresses. Tout près de nous en mai dernier, notre voisine la République dominicaine est devenue autosuffisante en matière de production rizicole. Nous pouvons faire de même. Il y a aussi l’industrie du maïs haïtien qu’il nous faut à tout prix relancer. À cet égard, la toute récente Foire du maïs, qui s’est tenue à Hinche du 7 au 9 décembre dernier, visait à sensibiliser la population à consommer les denrées locales et à les valoriser. C’est une autre initiative qui portera ses fruits, à condition que nous y travaillions tous ensemble. C’est ensemble que nous sommes plus forts. C’est ensemble, en tant que peuple, que nous manifestions notre grande résilience. Il nous faut tous faire des efforts pendant cette dure période. C’est dans cet ordre d’idées que je souhaite également rappeler à tous que des inspections seront faites dans les marchés afin de s’assurer que soit respecté le prix de 18 gourdes pour la petite marmite de riz. Nous sommes parvenus à faire baisser ce prix de 33%. Cela favorise aussi l’accès à la nourriture pour notre peuple. Le pays a faim. Nous continuons à travailler fort pour la reconstruction du pays. Nous progressons. La route est longue, mais nous avançons. Bientôt, nous y arriverons. Je le sais. J’en suis convaincu.

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