Mardi, j’ai marché avec le président Michel Martelly et le président vénézuélien Nicolas Maduro dans les rues de Port-au-Prince lors de la visite de ce dernier. C’était un moment fort touchant. Impossible de ne pas penser au regretté Hugo Chavez, qui avait tenu lui aussi à marcher dans les rues haïtiennes, avec le peuple, lors sa première visite en Haïti. C’était comme s’il marchait à nos côtés.
Nicolas Maduro est de la même trempe qu’El Commandante. Il poursuit le travail de son prédécesseur avec une droiture admirable et avec le même esprit de solidarité et de justice sociale. Il est animé par les mêmes idées de partager équitablement les ressources, d’aider les moins biens nantis et de protéger les plus faibles, surtout dans les périodes difficiles.
Depuis l’expédition des Cayes du grand Simon Bolivar en 1815, le Venezuela n’a jamais cessé d’avoir le rôle d’un frère pour Haïti. Plus récemment, suite au tremblement de terre de janvier 2010, cette fraternité s’est manifestée dans la générosité de ce grand pays, qui a retranché près de 400 millions de la dette haïtienne issue de l’Accord PetroCaribe.
La visite de Maduro a été très féconde pour Haïti. Nous avons tenu une importante réunion de travail avec plusieurs de mes ministres et des membres du cabinet du président vénézuélien, des techniciens, des conseillers, des spécialistes et aussi plusieurs conseillers du président Martelly. Nous avons pu discuté des façons de poursuivre la grande solidarité entre le Venezuela et Haïti, notamment en renforçant les programmes sociaux, en promouvant l’alphabétisation et en combattant la faim dans toute la zone économique PetroCaribe.
Nous aussi avons parlé d’un accord qui permettra à Haïti de payer pour les produits pétroliers vénézuéliens avec des produits alimentaires produits en Haïti. De la nourriture contre du pétrole! La Guyane bénéficie également d’un tel arrangement. Ainsi, la dette que nous avons à payer au Venezuela dans le cadre de l’accord PetroCaribe serait réinvestie dans le secteur de l’agriculture. C’est une excellente nouvelle!
La relance agricole qu’une telle entente implique est très encourageante pour tous les Haïtiens. Elle fera accroître considérablement la production, créera des emplois et nous permettra d’exporter des produits alimentaires. Les aliments comme le riz, les pois, les pois rouges, le maïs, le miel et le sucre figurent en tête de liste des produits que nous souhaitons produire pour pouvoir les échanger. Mais à travers cette stimulation de l’industrie, je garde aussi en tête l’ambition du gouvernement d’être autosuffisant en matière d’alimentation…
Je suis très reconnaissant du fait que le Venezuela ait maintenu en faveur d’Haïti les termes actuels de l’accord, qui sont encore plus avantageux que ce qui a été établi pour plusieurs autres pays membres et qui sera officialisé lors du prochain sommet PetroCaribe, auquel je participerai avec le président Martelly en fin de semaine à Managua, au Nicaragua.
Les rencontres dans le cadre de ce sommet sont importantes pour Haïti, puisque 94% des investissements publics faits dans notre pays proviennent des fonds générés par l’accord avec notre frère vénézuélien. Sans aucun doute, l’héritage bolivarien est bel et bien vivant!