MEDays 2019 : Laurent Lamothe affirme que la coopération Nord-Sud et Sud-Sud en Afrique est vitale.

15 Novembre 2019

Ce 14 novembre 2019, l’ancien Premier ministre d’Haïti, Laurent Salvador Lamothe, a participé aux MEDays 2019 (http://www.medays.org/en/), un forum international annuel organisé, cette fois-ci à Tanger au Maroc, du 13 au 16 novembre.

Sous le haut patronage du roi Mohammed VI et organisé par l’Institut Amadeus, le forum est considéré comme une réunion stratégique entre les acteurs mondiaux impliqués dans les sphères géostratégique, politique, économique et sociale des pays du Sud.

Laurent Lamothe, étant l’un des Premier ministres ayant passé le plus de temps à la tête d’un gouvernement haïtien et étant le plus transparent et le plus innovant, a participé à un panel, partageant son expertise en matière de gouvernance, soulignant que la coopération Nord-Sud et Sud-Sud en Afrique était vitale. Cependant, le continent doit également se tourner vers de nouvelles sources de revenus et davantage de collaboration entre les pays africains.

Il a noté que l’Afrique avait récemment vu une coopération accrue entre les pays du Sud, ainsi qu’une coopération triangulaire d’économies émergentes telles que les pays arabes, le BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), la Corée et la Turquie. Il est donc essentiel d’encourager et de promouvoir la coopération Sud-Sud (y compris triangulaire), afin de permettre aux pays africains de tirer profit du partage d’expériences, de l’assistance technique et de la collaboration d’autres pays en développement et émergents.

Cependant, cela ne va pas remplacer la coopération Nord-Sud. Les pays du Nord dominent les IDE en Afrique. L’Afrique a échappé au déclin mondial des investissements directs étrangers (IDE), les flux à destination du continent ayant atteint 46 milliards USD en 2018, soit une augmentation de 11% par rapport à l’année précédente, selon le Rapport 2019 sur les investissements dans le monde réalisé par la CNUCED (https://unctad.org).

 “Ce n’est pas une question de priorité, que ce soit la coopération Nord-Sud ou Sud-Sud. Les deux jouent un rôle essentiel dans le développement de l’Afrique. L’Afrique a le potentiel d’être un moteur économique, et je crois que cela est vrai. Le premier smartphone d’Afrique et le secteur technologique en forte croissance sur tout le continent en témoignent,” a déclaré Laurent Lamothe

Il est essentiel de veiller à ce que les populations africaines bénéficient de l’IDE de manière durable et significative, et de comprendre que l’IDE à lui seul ne constitue pas une solution. Les pays africains devraient également chercher à dégager de nouvelles sources de revenus afin de pouvoir financer en partie leur développement.

Laurent Lamothe préconise depuis de nombreuses années l’utilisation du financement innovant pour combler le déficit de financement créé par les grands projets de développement. Le financement innovant est durable et sécurisé. Cela consiste à utiliser les ressources d’un pays en appliquant des taxes nano sur les transactions. Certaines de ces activités sont les transactions financières, les télécommunications mobiles, les billets d’avion, etc, créant de nouvelles sources de revenus fiables.

“Les partenariats public-privé constituent un autre aspect du développement de l’Afrique. Mon expérience au sein des gouvernements et du secteur privé m’a appris à mieux fonctionner avec le soutien du secteur privé, et inversement. Lorsque les deux collaborent beaucoup, il est tellement possible,” conclut Lamothe.

Rappelons que lors de la 9ème édition du Forum international MEDays 2016, organisée à Tanger (Maroc), le Prix MEDays de solidarité au peuple d’Haïti, a été décerné par l’Institut Amadeus à l’ancien Premier Ministre, Laurent Lamothe.