C’est avec beaucoup d’émotions que j’ai posé les pieds sur le tarmac de l’aéroport international Félix Houphou ët-Boigny d’Abidjan en République de Côte d’Ivoire la semaine dernière. Au-delà du fait que c’était la première fois qu’un chef de gouvernement haïtien était accueilli dans ce pays, j’étais surtout ému à l’idée de me rapprocher de nos racines africaines, car n’oublions pas qu’Haïti, c’est en quelque sorte l’Afrique dans les Caraïbes.
C’est donc avec une grande joie que j’ai rencontré mon homologue ivoirien Daniel Kablan Duncan. Ensuite, toute l’équipe et moi nous sommes tout de suite mis au travail! J’étais accompagné de Pierre Richard Casimir, ministre des Affaires étrangères, de Maxime Chérestal, directeur de Cabinet au ministère de la Planification et de la Coopération externe, de Fresner Dorcin, secrétaire d’État à la Production végétale et du député Abel Descollines, président de la Commission des Affaires étrangères à la Chambre basse.
Au cours de cette courte visite officielle de trois jours, Haïti a signé plusieurs accords de coopération avec la Côte d’Ivoire, sans oublier les liens créés avec les milieux d’affaires ivoiriens lors d’une rencontre organisée par le Centre de promotion des investissements en Côte d’Ivoire. Ces rencontres sont capitales pour l’économie de notre pays; elles permettent de nouer des liens avec les investisseurs, afin de les intéresser à créer des emplois chez nous et à participer au relèvement de notre pays. Le voyage a aussi permis d’apprendre de leurs savoir-faire, notamment lors de la visite d’une usine de transformation de cacao et de celle du Port autonome d’Abidjan. J’en ai également profité pour rencontrer la petite communauté haïtienne qui vit là-bas. Ce fut pour moi un grand honneur de rencontrer nos frères et sœurs haïtiens d’outre-mer.
Mais le voyage n’aurait pas été le même si nous n’étions pas passés par le site culturel de Grand-Bassam, qui fait partie du Patrimoine Mondial de l’UNESCO, où nous avons été accueillis par les chefs de tribus. Une façon mémorable, à mon avis, de renouer avec nos racines africaines à travers sa culture riche et foisonnante. C’était très émouvant! À un moment, alors que je contemplais tout l’attrait de cette ville historique et de son site culturel, j’ai encore pensé à Jacmel et à son grand potentiel touristique, que je compte bien mettre à profit pour Haïti. Sans contredit, ce premier voyage fraternel et historique en République de Côte d’Ivoire sera inoubliable dans nos coeurs d’Haïtiens.
Ces voyages sont d’une grande importance pour Haïti. Je dirais même qu’ils sont nécessaires. Les rencontres que nous effectuons avec les plus hauts dignitaires des autres pays permettent d’établir les bases qui transformeront la vie de milliers de personnes, que ce soit à travers les liens économiques et diplomatiques qui y sont créés ou à travers l’expertise que nous y partageons. C’est dans la coopération avec ses partenaires qu’Haïti progressera en tant qu’État moderne.
Je l’ai dit lors de mon passage là-bas et je le répète : Haïti doit se rapprocher de l’Afrique! Nous avons beaucoup de choses en commun avec la Côte d’Ivoire et nous pouvons nous aider mutuellement. Haïti veut travailler avec les meilleurs au monde parce que nous aussi, nous sommes les meilleurs!