LAURENT LAMOTHE

En guerre contre la corruption

En guerre contre la corruption

Ces derniers temps, nous entendons beaucoup parler de l’Unité de lutte contre la corruption, l’ULCC. Laissez-moi vous dire, mes frères et sœurs haïtiens, que ce n’est qu’un début! La raison est simple : le gouvernement Martelly / Lamothe est en guerre contre la corruption. Ce fléau nous gangrène et nous l’attaquons de plein front.

Comment pouvons-nous tolérer que plusieurs s’enrichissent illicitement alors que la majorité lutte jour après jour pour subvenir à ses besoins primaires? Au-delà de l’immoralité évidente de la corruption, il faut comprendre les implications sociales d’un tel problème. La corruption menace la stabilité, la sécurité et le bon fonctionnement de nos institutions démocratiques. Elle entrave la saine concurrence et elle ralentit notre développement économique non seulement parce qu’elle empêche l’argent de circuler librement et équitablement sur les marchés et dans la population, mais plus encore, parce qu’elle entache notre réputation à l’international et rend craintifs les investisseurs en ce moment clé de notre relèvement. Surtout, cet argent volé à l’État, c’est de l’argent détourné qui devrait financer des programmes sociaux qui améliorent la vie des plus démunis de notre société.

Je veux que le gouvernement Martelly / Lamothe marque une différence nette dans la manière de traiter la corruption. Le message est clair : les choses vont changer. Et elles changent déjà…

Je suis très fier du travail que l’ULCC effectue présentement. Nous avons augmenté son budget de 40 % et cela porte des fruits. Déjà cinq bureaux sont ouverts pour la lutte à la corruption et nous comptons en ouvrir deux autres dans les départements du Nord-Est (Ouanaminthe) et du Nord-Ouest (Port-de-Paix). Le directeur général de l’ULCC, Antoine Atouriste, a annoncé que son bureau travaillait déjà sur 150 cas de corruption présumée.

Comme vous le savez, une soixantaine de personnes ont jusqu’à maintenant été inculpées dans l’affaire de détournement de 10 millions de gourdes destinées au Programme de scolarisation universelle et obligatoire (PSUGO). Nous suivons cette situation de très près et je tiens à vous dire que nous poursuivrons sans relâche les coupables dans ce dossier.

Nous sommes aussi passés à l’action dans le cas de l’ancien maire de Pétion-Ville, condamné par un arrêt de débet le 28 avril 2009 à rembourser de la somme de trois millions cent cinquante-quatre mille huit cent six gourdes quatre-vingt-dix centimes (Gdes 3,154,806.90) détournés aux dépens de la mairie. Il sera poursuivi pour détournement de fonds au regard des lois haïtiennes par le Commissaire du Gouvernement qui a compétence en la matière.

Le gouvernement et l’ULCC s’assureront de l’exécution de tous les jugements rendus par les tribunaux condamnant les corrompus et les corrupteurs afin de mettre fin à l’impunité dont jouissent les criminels à col blanc. Je suis déterminé à appuyer les efforts de l’ULCC. Nous apporterons le soutien financier, logistique et politique nécessaire à l’obtention de résultats probants.

L’ULCC est encore passé à l’action samedi dernier, au cours d’une vaste opération policière conduite par le Parquet de Port-au-Prince, impliquant 150 policiers de la PNH et une centaine d’hommes de la MINUSTAH, 17 personnes ont été interpellées à Village de Dieu, dont 4 escrocs, pseudo directeurs d’école qui avaient des écoles fictives pour frauder le PSUGO. Un chef de gang connu sous le nom de « Dyol » a aussi été arrêté. Les coups de filet de ce genre devraient se multiplier dans les prochaines semaines.  Les membres de l’ULCC et le gouvernement Martelly / Lamothe y travaillent sans relâche. Une attention particulière sera portée à la gestion des fonds destinés aux programmes d’éducation; nous n’y tolèrerons aucune forme de corruption et poursuivrons intensivement les coupables.

En somme, il est intolérable que les vices et la malhonnêteté d’une minorité d’individus nuisent à la majorité de la population. En combattant la corruption, c’est Haïti que nous aidons. L’argent que les criminels volent, c’est au peuple qu’ils le prennent, c’est de l’argent destiné notamment à construire des routes, des ponts et des hôpitaux, à financer des programmes sociaux comme Ede Pèp, à financer la PNH, à lutter contre la criminalité, à renforcer la sécurité et la crédibilité de nos institutions. Cette lutte, nous la menons pour notre pays. Nous combattons la corruption pour aider les gens maintenant, dans leur quotidien, mais aussi pour léguer une société plus juste à nos enfants.

La semaine dernière, le ministre canadien des Affaires étrangères a salué le fait que notre gouvernement se soit hissé de la 175e position à la 165e position sur l’Index de perception de corruption de l’organisme Transparency International. Oui, c’est une amélioration, mais ce n’est pas suffisant!

Ce que je veux, c’est qu’Haïti se classe parmi les 100 premiers pays lors du prochain classement. Je crois sincèrement que nous en sommes capables. Haïti est mûr pour un changement profond dans sa façon de conduire les affaires de l’État. Il ne suffit pas simplement d’y croire, il faut agir dans ce sens par des actions concrètes. C’est exactement ce que mon gouvernement est en train de faire.

La corruption est un problème vaste, aux ramifications complexes. Le temps et nos efforts en viendront toutefois à bout. En ce sens, je souhaiterais que toute la population collabore. Chacun peut faire sa part en dénonçant les actes de corruption dont il est victime ou témoin. Il s’agit d’un geste civique pour le pays. Mettons à profit l’intelligence collective haïtienne! Rapportez dès maintenant toute information directement en cliquant ici.